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autoroutedelalooze
20 juillet 2014

"Deux allemandes à Paris", épisode 1

Mi-juillet. Un de ces soirs limite caniculaires que Paris sait faire revenir chaque année. Trop chaud pour rester à la maison, et l'appel du quartier avec son côté fête au village. Nous sommes en été, à Ménilmontant, un vendredi soir, tard. A cette heure particulière - une heure du matin - où la plupart du cirque à preque déjà complétement eu lieu : apéro, bouffe légère ou conséquente - voire inexistente - et re-binouze. Terrasses, comptoir, bancs pour certains, mais cette même envie d'aller y voir un peu plus près. De l'autre en chair et en os !  Au risque d'y tomber, dans la chair ou sur un os.

M'échappant de l'Ô Capsula ! (tant une ambiance de n'importe-quoi vide et hystérisé y aura été inhospitalière), j'arrive au Lacet séché, toujours dans la rue des Dénoyautées. Le Lacet se présente ce soir-là comme à son habitude un vendredi, mais en mieux. Belle agitation. Modérée, avenante. Niveau sonore du brouhaha dans la bonne tranche, dynamisant sans être casse-typan. Service au bar, on ne vous apporte pas les verres à la table, ici. Du coup, l'espace y est moins quadrillé, les tables n'ont pas de chiffre secret par exemple, correspondant à des additions dans une machine. Pas de tickets de caisse ici. Voyant passer une Heineken bouteille j'en demande un exemplaire à la serveuse. Après quelques échanges, avec un inconnu, situé à ma gauche, de répliques drôles, courtes, je m'eloigne explorer plus en avant vers le fond de la salle, en pensant qu'après ça, le niveau de la discussion risquerait de s'affaiblir ; et que de toute façons, se faire désirer n'est pas plus mal (et puis bon, on ne se connaît pas !). Continue donc à scanner l'endroit en quête d'une situation qui fasse signe.

La terrase intérieure de cet établissement, loin de la circulation et donnant sur des cours de tennis, est flanquée d'un pêcher ainsi que de moulte verdure. Ainsi, côté jardin, je retrouve mon bon vieux pote de quartier Marik, seul à une table. Par ailleurs jonchée de ces roses sous plastique, fort inodorantes, que des vendeurs passent parfois proposer. Chose inhabituelle, il y en a beaucoup, et éparpillées alentours. Aussitôt assis je blague avec lui et... miracle du timing, deux jeunes femmes viennent chercher à s'installer tout près de nous (nous sommes en effet autour d'une de ces tables en bois familiales, ovales, dont on peut replier les bords pour les rendre rectangulaires et que l'on ne trouve presque jamais dans les cafés parisiens, tant elle sont peu professionnelles). Mais pour nous, ce soir, cette table est surtout... providentielle. Comme la venue de ces deux filles. Une grande binoclarde aux cheveux châtin-foncé, coupés carré, et l'autre, plus petite, bouclée blonde et rouge à lèvre vif. Elles sont désormais à portée de discussion. Dans la profession c'est ce qui pourrait s'appeller un D.S.L. (ou "Dieu soit loué !"). La discussion s'engage au quart-de-tour, mais sans précipitation. La blonde, c'est Neka. La grande Yila. L'une travaille à Paris, l'autre y étudie. Elle sont colocatrices. Avec une italienne aussi, dans le tableau, (peut-être restée à la maison ou allée qui sait où ?). Marik est de ces dragueurs qui, en toute situations, assurent un show léger et continu, toujours plus ou moins drôle et de bon aloi. Autant dire un excellent parti.

(suite demain où, contre toute attente, Yila s'avère être experte en foot, et où Neka, me dit que sa mère exerce la même profession que moi...)

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