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autoroutedelalooze
20 juillet 2014

"Deux allemandes à Paris", épisode 2

Une fois la discussion engagée, arrive Damned, un pote de Marik. Il demande à s'asseoir sur un tonneau qui sert de table ou parfois de siège, quand ils viennent à manquer. Smart moove ! Il m'oblige à me décaler, afin d'élargir le cercle. Et Neka sort de mon champ de vision. Lui, par contre, se retrouve face aux deux. Comme aux échecs, le jeu des places et des contraintes l'aura instalé en position stratégique, tandis qu'il m'aura mis au ban de la moitié de la population féminine de la table. Un n'importe-quoi plus ou moins poussé préside habituellement en ce lieu à la disposition des tables dans l'espace. Cela peut être une aide, comme pour tout à l'heure, mais aussi, subitement, un problème. Après quelques minutes où Marik parle foot avec Yila, hébahit qu'un femme puisse aller jusqu'à citer dates, noms de joueurs, et scores avec grande précision, l'un des deux associés de l'établissement, arrive sur la terrasse, demande l'attention générale. Il est 1H30.

L'assemblée est priée de regagner l'intérieur du bar. Heure tardive. Evacuation. Cette redistribution des cartes pourrait jouer en ma faveur. Me lève dans les premiers, jouant au passage les clients compréhensifs. Car bien sûr, dans ces conditions, une partie de la viande saoûle de la terrasse fait comme si de rien n'était, à la fois pour des raisons liées à une certaine inertie des corps, mais aussi à la poursuite des conversations. Il reste une demi-heure avant la fermeture. Enka et Yila optent pour le grand canapé noir trois places, qui avec sa table basse, est au milieu de la salle. Deux sièges lui font face. Je me retrouve ainsi face à Neka. Marik, atterrisant sur le canapé dans un style de troupier aéoroporté, mais avec son grand sourire. Il prend position contre Youlia sur son flanc gauche. Damned est à ma droite. J'ai ainsi tout loisir d'entretenir la conversation avec la blondeur d'Enka, en face à face, et la pousse à me dire des choses sur elle. Même la stratégie du faire connaissance, est probablement moins appropriée que celle de la recherche du bon mot. Fond sonore formé par des buveurs surchauffés quoique ramollis par l'été. Discussion de foot, entrecoupée de blagues de Marik. Enka travaille. Elle n'est plus étudiante et son code vestimentaire cherche subtilement à souligner ce point. J'apprends qu'elle est à Paris car elle a suivi un français. C'est donc une expatriée de la passion amoureuse. Comme il y a des expatriés professionnels ou économiques. Même si leur romance à pris fin au bout d'un an et demi. (ou de dix-huit mois, si l'on voulait être cruel). Désormais elle travaille à Paris, et sort dans les bars avec sa compatriote de colocatrice. Cherchant ensuite à mieux la situer dans la liste des catégories socio-professionnelles, je m'inquiète de la profession de ses parents. Mère prof de dessin. Fait de la peinture abstraite. Père ostéopathe. Un back-ground qui ne me laisse pas indifférent.

(suite demain, où Damned, va revenir à l'attaque)

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